"Une grande partie des employeurs savent que leurs salariés sont sans papiers"
LEMONDE.FR | 30.04.08 | 19h15 • Mis à jour le 30.04.08 | 20h50
Christian Gabet, secrétaire de l'Union locale CGT du 13e arrondissement de Paris, soutient 28 salariés sans papiers en grève qui occupent un chantier dans l'arrondissement afin d'obtenir leur régularisation.
|
Comment le mouvement a été lancé ?
Ces actions sont parties de ce qui s'est passé dans l'Essonne avec Modelux et Buffalo Grill puis avec le restaurant de la Grande Armée à Paris [sept cuisiniers en situation irrégulière ont été régularisés après une grève en février]. Des salariés sans papiers sont venus nous voir et nous ont demandé de les aider : on a préparé cette action avec eux, en secret. Quand tout a été prêt, la grève a été lancée, le 15 avril, à 8 heures. A cette date, il y avait douze sites avec vingt entreprises concernées. Mercredi 30 avril, il y a quatorze sites avec une trentaine d'entreprises et six cents salariés en grève.
Comment parvient-on à se faire embaucher quand on est sans papiers ?
Il y a deux façons : soit on présente de faux papiers, soit on emprunte l'identité d'une autre personne. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Une grande partie des employeurs savent que leurs salariés sont sans papiers. Surtout qu'avec les dernières lois, ils ont obligation de contrôler. Il y a aussi l'Urssaf et les impôts auxquels les salariés cotisent.
En fait, les entreprises en profitent : quand vous avez la moitié de votre masse salariale qui est plus ou moins déclarée et que vous les payez de la façon la plus basse possible, vous gagnez des parts de marché. D'ailleurs, quand le mouvement a commencé, certains employeurs ont parlé de concurrence déloyale.
Que pensez-vous de la réponse apportée par le gouvernement ?
Le gouvernement continue de ne pas vouloir faire de régularisations massive mais il devra y venir. C'est une réalité : il faudra légiférer pour donner les moyens à ces salariés de travailler légalement.
La grande majorité des gens qui sont là ont un contrat de travail, un salaire, certains cotisent à la Sécurité sociale, paient des impôts. Mais quand un salarié sans papiers se blesse, la plupart du temps, son employeur arrête son contrat de travail... qui ne reprend qu'au retour du salarié. Par conséquent, les salariés sans papiers ne tombent pas malades parce qu'ils ont peur de perdre leur travail. Ils n'arrivent pas non plus en retard, sinon ils sont licenciés.
Propos recueillis par Raphaëlle Besse Desmoulières
Trois salariés sans papiers, travaillant au café de la Jatte à Neuilly-sur-Seine et en grève depuis le 19 avril, ont reçu, mercredi, leurs récépissés de régularisation, préalables à l'émission d'un titre de séjour, selon la CGT. Il s'agit des premières régularisations accordées à la suite du lancement du mouvement, le 15 avril, par la CGT et l'association Droits Devant. "Les sept autres salariés sont convoqués lundi en préfecture, on espère que ce sera bon", a précisé Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT. -(Avec AFP.)
Une fois de plus, cela se confirme ; "avec un bon rapport de fprce, l'Utopie est à la portée de la main"
Reste à tous travailler à ce rapport de force. les mots d'ordres de la manif diront où nous en sommes .
Au fait, le fruit de l'églantier, ici à droite , vous le connaissez ? Le gratte-cul .
Celui-là, à offrir au MEDEF et ses guignols, pour ses vertus irritantes persistantes, sans modération.
poisson rouge 16/12/2016 18:33