Coup de gueule (partagé par La Canaille)
de Jean Ortiz
Par Jean Ortiz.
Le 3 juin 2015 un « Jardin des combattants de la Nueve » a été inauguré à Paris, près de l’Hôtel de Ville, par Anne Hidalgo, maire socialiste, issue de Cadix, et par un chef d’Etat illégitime, non élu, qui plus est un monarque, fils de l’héritier de Franco, désigné par un assassin dont les crimes contre l’humanité restent encore impunis, protégés par une loi d’amnistie (en fait d’impunité).
Lorsque Sa Majesté éléphantophyle Juan Carlos abdiqua, en juin 2014, le « successeur » Felipe 6 ne fut pas soumis à référendum mais imposé par la caste bipartite qui verrouille le système espagnol (fissuré aujourd’hui) et protège l’impunité du franquisme et les « affaires » de la monarchie, si peu « immaculée », si peu « modélique ».
La Neuvième compagnie de la 2 DB, composée majoritairement de Républicains espagnols, oui de Républicains et de révolutionnaires, la plupart anarchistes et communistes entra dans Paris le 24 août 1944 au soir, en premier, sur ordre du général Leclerc, pour rejoindre l’Hôtel de Ville et participer aux ultimes combats. Paris était déjà quasiment libérée, pas par « La Nueve » comme cela a pu être souvent écrit, mais par une insurrection de sa population, répondant notamment à l’appel des communistes, qui jouèrent un rôle de premier plan, et du large Comité de Libération . Un ancien des Brigades internationales, communiste, le colonel Henri Rol Tanguy, joua un rôle crucial et signa même avec les Allemands leur reddition.
L’initiative de Anne Hidalgo bien que tardive était la bienvenue. La présence provocatrice d’un usurpateur l’a dénaturée ; elle participe du révisionnisme historique ambiant et de l’entreprise pour vider cette histoire, ce « grand récit », de son contenu politique « rouge », le dépolitiser, le consensualiser.
Que dans son discours le monarque n’ait pas prononcé une seule fois les mots « République », « Républicains », relève de la profanation. Nos parents et grands-parents combattirent le fascisme, la plupart en tant que « soldats de la République espagnole ». Oublier cette dimension, c’est les enterrer encore plus profond, c’est tuer le contenu par la « célébration ».
Jean Ortiz, universitaire, fils de Enrique, Albacete, combattant de la Tercera Brigada Mixta, guerrillero de l’AGE-FFI dans l’Aveyron, passage au Val d’Aran... qui voulut garder jusqu’au bout la nationalité espagnole, et porta la revendication d’une troisième République sociale, fédérale, plurinationale...
Grain de sel de Canaille le Rouge :
Outre la remise en place de la réalité historique de la Libération de Paris par J Ortiz est la bienvenue, son rappel de la dimension populaire et insurrectionnelle, la place prise par la colonne Drone (et ceux qui la composaient majoritairement) fait oeuvre d'instruction civique.
Au moment où certains parlent de rouvrir des "centres de rétention adminstrative" rappelons que c'est le sort que la république française réserva aux républicains espagnols alors que Pétain était nommé ambassadeur de France auprès de Franco.
Décidément, après le scandale du Likoud sur Seine, celui maintenant de cette présence pour le moins inconvenante de l'héritier du franquisme fait plus que charger la barque de la maire de Paris.
A noter qu'on n'a pas souvenir de l'avoir vu à l'arc de triomphe un 10 aout pour commémorer la grève insurrrectionelle des cheminots de 1944.
Il y a comme cela des convergences qui en disent plus que bien des proclamations.
RBOBA 27/08/2015 19:59
jean-marie Défossé 27/08/2015 14:20
RBOBA 27/08/2015 11:16
jeannedau 26/08/2015 20:25
jean-marie Défossé 26/08/2015 10:33